J.C Satàn | Centaur desire
Born Bad Records
Ah Bordeaux… ! Cette ville lumière connue et reconnue par nombreux de ses pairs pour son indiscutable beauté, sa gastronomie et autres breuvages viticoles… L’est surement moins pour être un des catalyseurs de la scène rock française des dernières décennies. Comme vous l’aurez sans doute deviné je ne vous parlerai pas de Noir Désir aujourd’hui, quoi que les éloges ne manqueraient pas, mais d’une autre formation issue de la même cité et caractérisée par une identité autant séduisante que démoniaque, les dénommés J.C Satàn.
Cette formation au nom blasphémateur écume les scènes de France depuis déjà près d’une décennie où elle a su au fil des tournées se construire une solide réputation de performeurs scéniques au travers de shows aussi mémorables que déflagrateurs. Une renommée qui repose majoritairement sur l’excellent duo franco-italien (et fondateurs du groupe) que forme Arthur Larrègle, le turbulent chanteur et guitariste, et Paula Scarpi, l’envoutante chanteuse et songwrittrice de la formation. Une rencontre inédite se traduisant par des compositions inédites, trouvant son équilibre dans un métissage entre les riffs énervés d’un fervent défenseur de la scène punk-rock, contrebalancés par les refrains pop et acidulés de son acolyte turinoise.
Pour son cinquième album, le groupe a sorti les grands moyens et joue désormais dans le cour des grands puisque c’est la référence des labels indépendants, Born Bad record, qui est aux manettes de ce nouvel opus. Une collaboration qui offre plus de moyens au groupe pour exprimer librement son goût prononcé pour le stoner mais aussi de s’écarter progressivement des sonorités Lo-Fi que reflétaient ses premiers (et déjà réussis) essais. Autre nouveauté, c’est la première fois que la formation scénique enregistre ensemble en studio, innovation qui se traduit notamment par une première utilisation de la batterie que l’on entend rugir dès les premières notes de « I won’t come back » introduisant avec panache la ligne directive de ce nouvel album.
Le groupe nous avait jusqu’alors habitué à des albums captivants mais semble passer un cap avec Centaur Desire en nous offrant un opus d’une rare maturité, reposant sur une parfaite homogénéité de l’ensemble des titres nous plongeant du début à la fin dans une expérience psychédélique digne des plus grands, idée qui se confirme notamment à l’écoute de l’excellent « No brain no shame » qui nous rappellerait presque un certain Josh Homme sur l’album Song for the Dead.
Addictive, c’est sûrement l’adjectif qui qualifie le mieux la nouvelle voie qu’a décidé de prendre J.C Satàn en nous offrant l’un des disques les plus réussis de l’année 2018, une concrétisation qui confirme son statut de leader du genre en France et bientôt à l’international, puisque le fan-club du groupe ne cesse désormais de grandir Outre-Atlantique à chaque sortie d’un nouveau LP…
2020, la constellation du Centaur ? Affaire à suivre.
-
Genre : Stoner - Psychedelic rock
-
Best tracks :
No brain no shame
I won't come back
Erika -
Où les écouter :
JC Satàn on Bandcamp