Drugdealer | Hiding in Plain Sight
Mexican Summer Records
Quoique l’idée nous ait déjà effleuré l’esprit et que les apparences peuvent parfois être trompeuses, nous ne ferons jamais la promotion ni l’apologie des drogues sur ce site. Néanmoins la tentation était aujourd’hui trop grande pour ne pas vous mettre en lumière l’un des artistes les plus prometteurs de sa génération, le talentueux et dénommé Drugdealer.
Silence sur le plateau, moteur et… Action ! Direction Los Angeles pour rencontrer ce collectif de musiciens talentueux mené par le moustachu et charismatique Michael Collins. Le groupe se veut projet, c’est-à-dire que la formation n’est pas figée et évolue au fil des collaborations avec pour seul dénominateur commun son chef d’orchestre et éponyme leader. Sans attrait pour la musique et sans formation particulière, Collins se rêvait initialement réalisateur de films mais c’est bel et bien en 2010 qu’il débute sa carrière en tant que musicien sous divers projets solo comme Salvia Plath, RUN DMT ou encore Silk Rhodes.
Mais ce n’est qu’en 2016 qu’il atteint la notoriété avec son projet psychotrope au travers d’un premier album The End of Comedy dévoilant par la même occasion ses talents de pianiste nous entraînant dans son univers pop-rock-retro-psychédélique. Au-delà de ses qualités de compositeur, l’artiste a pour originalité de convier constamment ses amis musiciens à la confection de ses opus avec, pour ne citer qu’eux, Ariel Pink, Mac Demarco ou encore Weyes Blood très présente sur le second et très réussi Raw Honey (2019).
Pour son troisième LP, il s’est une fois de plus bien entouré et à vu les choses en grand puisque l’album a réuni pas moins d’une quarantaine de musiciens pour donner naissance à un disque solaire qui puise son inspiration dans les sonorités soul & groove des années 70. Les neufs titres ont le don de s’enchaîner merveilleusement, portés par les envolées lyriques de Collins et par des arrangements sublimés par une diversité d’instruments tels que les synthétiseurs, les saxophones et le sitar électrique. On retiendra particulièrement l’entêtant mais si efficace Madison, le classieux et bienveillant Someone to love sans oublier le bienfaisant Pictures of you porté par la voix chaude et suave de Kate Bollinger.
Hiding in a plain Sight est sans aucun doute l’album le plus beau et le plus abouti du groupe à ce jour, marqué comme ses prédécesseurs par un sens de la composition et une écriture toujours aussi unique et singulière. Ce dernier effort se différencie par une homogénéité des chansons avec une ligne directive ne s’éloignant jamais de l’ADN soft rock sur laquelle il repose. Mais aussi et surtout parce qu’il confirme désormais le statut de chanteur de Collins, qui a trop souvent sous-estimé cette faculté pour laisser place à des collaborations.
Il s’inscrit comme l’une des plus belles sorties de 2022, un grand cru qui saura se bonifier au fil des années et s’inscrira comme un millésime de référence dans la plupart des guides Indie. Une drogue douce, à consommer sans modération, qui nous fait tripper sur les plus belles pistes de danse des années 70. On aime, on adore et on est d’ores et déjà en manque !
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Genre : Soft Rock - Psych Pop
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Best tracks :
Madison
Someone to love
Pictures of you -
Où les écouter :
Drugdealer Bandcamp